Les 17 et 18 mars derniers, s’est tenu, à Mulhouse, le Bureau National
d’Action et Démocratie, le premier depuis deux ans, pour cause de Covid : un réel plaisir, pour tous les participants, membres fondateurs, présidents académiques, référents et salariés, d’enfin pouvoir se retrouver ou de faire connaissance, pour les néophytes.
Durant son discours inaugural, le président national, Walter Ceccaroni a rappelé les piliers de notre syndicat, à savoir l’engagement et l’honnêteté intellectuelle, la singularité revendiquée et la franchise dans nos propos et parutions, l’indépendance vis-à-vis de la politique et des autres syndicats. En d’autres termes, Action et Démocratie est fier d’être différent et de porter haut et fort les revendications de ceux qui défendent une école de qualité, où l’exigence et le mérite sont des valeurs fortes et l’enseignant un référent respecté.
Action et Démocratie est un jeune syndicat, né en 2011, le plus jeune de toutes les organisations syndicales de l’Education Nationale. Cela ne l’empêche pas de faire des propositions singulières et de mener de vraies réflexions sur des sujets de fond, comme en attestent les articles, parus dans les deux premiers numéros de la revue « Le Pari de l’Intelligence ».
Alors que la plupart des organisations syndicales enregistrent une baisse de leurs adhérents, Action et Démocratie connait une progression continue, qui démontre à la fois l’intérêt grandissant de plus en plus de collègues pour ses actions et prises de position, ainsi que le besoin qu’éprouvent nombre l’enseignants et de personnels de l’EN d’être représentés et défendus par un syndicat qui n’a pas peur de faire bouger les lignes et de bousculer l’institution. Il suffit pour s’en convaincre de rappeler les actions menées pour défendre des collègues injustement accusés ou les PsyEn non vaccinés, suspendus sans traitement par l’institution.
Action et Démocratie fait partie de la CFE-CGC (Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres) et cela ne peut que le rendre plus fort, du fait des moyens que la confédération peut mettre à sa disposition (locaux, partenariats...).
L’objectif principal, pour les mois à venir, réside dans les élections professionnelles, qui auront lieu début décembre et tous les indicateurs sont au vert, pour être optimistes et ambitieux. Si chaque membre d’Action et Démocratie apporte sa pierre à l’édifice, il est possible de faire entrer notre syndicat dans le cercle restreint des organisations représentatives, ce qui changerait bien des choses, en matière de moyens et d’impact. Certes, ce ne sera pas facile, car il y a encore du chemin à parcourir et les autres organisations syndicales ne nous laisseront certainement pas prendre leur place, sans réagir et sans nous attaquer, mais c’est une bataille à mener, car derrière, c’est l’école de demain et son devenir, c’est l’avenir de notre métier et sans doute celle du pays tout entier qui sont en jeu.
Entre 2014 et 2018, lors des dernières élections professionnelles, Action et Démocratie a déjà vu ses résultats augmenter de 57 %. Il faut encore faire mieux, cette fois ci. C’est pour cela que dans chaque académie, les présidents sont chargés d’organiser un bureau (lorsqu’il n’existe pas déjà), structuré comme au national ; c’est pour cela que dans notre académie, nous avons créé un OS-TIC académique, c’est-à-dire une lettre de diffusion, que vous recevez régulièrement et dans laquelle nous essayons d’éditer des articles les plus variés possibles, sur des sujets qui nous touchent, nous heurtent ou nous interpellent. C’est pour cela que nous avons besoin de chaque bonne volonté, pour diffuser le plus largement possible nos parutions et pour convaincre un maximum de collègues qu’il est temps de réagir, pour sauver ce qui peut encore l’être et corriger ce qui doit l’être.
Lors des élections professionnelles, le taux d’abstention est toujours très élevé et cela arrange bien l’institution. Il n’est plus temps de se contenter de se plaindre de ce qui ne va pas et de continuer à subir les réformes qu’on nous impose et qui ne cessent de détériorer nos conditions de travail et les conditions d’étude de nos élèves. Si l’on veut que les choses changent, en décembre, il faudra voter pour donner un maximum de poids à Action et Démocratie, pour que l’institution soit obligée de l’écouter et de tenir compte de ses analyses et propositions.
Durant ce Bureau National très riche, nous avons également assisté à des exposés très intéressants, sur les mutations et leurs nouvelles règles, sur la place du numérique dans nos pratiques, sur le management dans l’Education Nationale, qui n’a rien de rassurant pour l’avenir, puisqu’il aboutit à une déshumanisation du système. Sur ce dernier sujet, il y aurait beaucoup à dire et nous avons tous constaté, sur le terrain, les dégâts que cette manière de diriger notre institution fait. Aujourd’hui, la logique de projet l’emporte sur le pédagogique et la qualité des cours ; aujourd’hui, on demande de plus en plus aux personnels de l’Education Nationale, sans se soucier des conséquences que cela peut avoir : burnout, dépressions, démissions,... L’administration préfère désormais marginaliser celui qui ne rentre pas dans le moule, plutôt que de chercher à résoudre réellement les problèmes.
C’est pour cela que nous sommes de plus en plus nombreux à faire le choix de nous syndiquer, pour être défendus, conseillés, protégés, dans le cadre d’un métier, que nous continuons à aimer et à pratiquer avec passion, mais qui nous expose de plus en plus à des risques, aux incivilités, à la violence de la société, à une institution qui ne nous protège plus et qui peut même se retourner contre nous...